L’enquête Globe-Scan 2005 effectuée auprès d’une vingtaine de pays aurait du faire du buzz mais il n’en a rien été. A part les cercles libéraux français (une peau de chagrin) et accessoirement Le Point (quelques lignes), la presse française s’est bien gardée de communiquer les résultats de cette enquête qui montre combien l’hexagone est atypique. Au-delà même de ce sondage international, regarder en face la nouvelle réalité politique française est littéralement décoiffant…
Cette enquête aurait du semer le doute dans l’esprit de nos idéologues mais les lunettes de plomb livrées avec l’idéologie gauchiste ont encore une fois rempli leur office à merveille : surtout ne rien remarquer. La presse, majoritairement de gauche, est en effet restée à peu près muette sur ce sujet. Car sur la vingtaine de pays interrogés, un seul a répondu avec une majorité de « NON » à cette question : « la libre entreprise et l’économie de marché sont-il le meilleur système pour assurer l’avenir du monde ? », la France… C’est dire si le centre de gravité de la représentation politique dans l’hexagone est déplacé vers l’économie étatique, administrée, socialiste. Si l’on regarde de plus près les conflits rhétoriques qui s’épanouissent méchamment dans notre pays, on découvre que l’opposition gauche-droite, bien que toujours pertinente, a partiellement explosé au profit d’une opposition bien plus radicale et tectonique : l’opposition entre les socialistes/communistes tenants d’une économie administrée par l’Etat, largement majoritaires en France (mais beaucoup d’entre eux ne se rendent pas compte de leurs réflexes étatiques), et les tenants d’une économie plus ouverte et libérale. Ainsi, il suffit de positionner les principaux hommes politiques français sur un continuum allant de : « contre l’économie de marché » jusqu’à : « pour l’économie de marché », pour découvrir que pour certains d’entre eux, et pas des moindres, leur appartenance politique est en conflit avec leur position. Et la comparaison avec le positionnement d’hommes politiques étrangers pousse à la caricature ces incohérences et nous rappelle exactement ce que démontre le sondage, un total glissement de notre pays vers les rivages gauchistes de l’étatisme… Voici en effet un graphique plein de rebondissements (en gras les personnalités qui sont en porte à faux avec le positionnement de leurs partis respectifs, et en souligné/couleur les hommes politiques étrangers en guise de référence) :
Et pour les incrédules, quelques détails croustillants qui confirment ô combien ces glissements sémantiques sont renversants et avérés : qui a viré Alain Madelin du gouvernement lorsque celui-ci a tenté, en libéral convaincu, de diminuer les effectifs de son ministère ? Alain Juppé (RPR à l’époque) !… Qui a déclaré il y a quelques années, à peu près en ces termes : « le libéralisme et le communisme peuvent mener aux pires excès » ? Jacques Chirac (UMP) ! Qui est persona non grata au PS ? Bernard Kouchner, le pro-américain, Claude Allègre le réformateur de l’éducation nationale, et Jean-Marie Bockel, le fondateur de « Gauche moderne » (on ne rit pas, cet homme là est sincère). Qui est régulièrement montré du doigt au PS ? Manuel Valls, car il dit haut et fort qu’il désespère tellement le PS est attaché aux vestiges du marxisme… Et qui a tenté mais en vain de fédérer autour de lui les socialistes allemands et britanniques ? Loniel Jospin, qui a vite déchanté tellement Tony Blair et Gerhard Schroeder sont vraiment, mais alors vraiment d’une autre planète… Faut-il avoir l’incorrection de rappeler que l’ancien premier ministre britannique est « travailliste » (la gauche anglaise), tandis que l’ancien chancelier allemand est « social-démocrate » (la gauche allemande, qui effectivement, a rompu avec le marxisme en 1959, lors de son « Bad-Godesberg ». La gauche française n’a toujours pas osé le faire. Nous sommes en 2011…). Enfin, Barak Obama est démocrate (la gauche américaine). C’est vraiment très grave docteur.
29 avril 2011 10 h 27 min
Et où se situe l’auteur de cet article ?
29 avril 2011 15 h 17 min
Je me sent très bien entre Kouchner et Blair, ca va merci. Quand tu te retournes à ta gauche, pourquoi n’y a t-il plus personne, hein Didier ?
8 mai 2011 15 h 35 min
…
En Amérique ceux qui sont considérés comme les plus libéraux sur ce graphique, reagan, tatcher, sont considérés comme les moins libéraux.
En Amérique c’est obama qui est libéral par rapport à reagan et tatcher.
IL n’y a pas à dire ils sont beaux les libéraux qui ont réduits les libertés personnelles, dont tony blair qui a mené une politique anti-terroriste à la bush, ainsi que reagan et tatcher, la dame de fer ( ce qui en dit long sur son respect des libertés individuelles).
I y a deux analyses nulles :
1) se baser sur les étiquettes autoproclamées: « pourtant un tel a telle étiquette », bref c’est se baser sur les apparences et arriver à avoir des mots qui veulent dire une chose et son contraire.
– réduire l’opposition gauche/droite à l’étatisme contre le laisser faire économique, et réduire le libéralisme à un laisser faire à tout crin.
IL y a des droites antilibérales, surtout à l’extrême droite.
La différence entre la droite et la gauche, ce n’est pas plus ou moins d’état, les régimes d’extrêmes droites fascistes ont eu un état fort, les les anarchistes à l’extrême gauche sont contre l’état. Donc l’étatisme n’est pas un indicateur de l’opposition droite gauche. Ce qui enlève la moitié du poids de l’article.
Ce qui différencie la droite et la gauche, au niveau économique, c’est la répartition du pouvoir économique, donc incluant la répartition des richesses.
Si les uns sont à droite et les autres sont à gauche, bien qu’étant plus ou moins « étatistes », c’est l’utilisation de l’état soit comme outils de protection des gens et de répartition des richesses d’un côté pour le plus grand nombre, à gauche, ou un outil favorisant la la concentration de pouvoir économique et de richesses pour les intérêts particuliers des plus riches, à droite. L’état est un outil, ce qui compte c’est ce qu’on en fait.
De plus les plus partisans du laisser faire économique du graphique, sont ceux qui défendent le moins les libertés sociétales, donc les plus liberticides.
Sur un graphique d’un site de compas politique (political compass ), les plus partisans du laisser faire parmi les politiques traditionnels étaient les plus opposés aux libertés individuelles. Alors que les progressistes de gauche y sont plus favorables.
Et puis cette politique du laisser faire a favorisé la concentration économique aux mains de financiers qui se soucient uniquement de rendements à court terme, d’où le crash et les faillites bancaires. Ce sont les politiques impulsées par reagan et tatcher qui nous ont amené à la situation de 2008. Donc ce n’est pas forcément un bon indicateur de qualité d’être le plus à droite sur ce graphique, au contraire.
Et pour la culture historique, en france, il y a un courant de droite qui apparemment est ancré principalement en france, c’est le bonapartisme, une droite moderne qui repose sur l’état, donc il n’est pas étonnant de voir un chirac étatiste, pourtant l’essentiel de son parcours politiques, les politiques qu’il a mené sont bien des politiques de droite.
8 mai 2011 18 h 53 min
Rien que votre première critique est fallacieuse : le texte est en français, et utilise donc le mot français « libéral ». Si quand il s’agit d’un homme politique US il faut switcher en anglais, ce serait le meilleur moyen d’embrouiller le lecteur français en train de lire un texte en français. Le mot « liberal » en américain n’a absolument pas la même signification qu’en français. Pour le reste de vos arguments, j’ai le plaisir de constater une fois de plus que dire ce qui est interdit par le politiquement correct met en colère ceux qui sont phagocytés par ce même politiquement correct. Pour nier l’atypisme politique de la France, il faut quand même un certain aveuglement ou une belle ignorance de ce qui se passe au delà de nos frontières. Ce graphique fait mal, c’est clair. Surtout avec les exemples mentionnés à la fin de l’article 🙂