Un chercheur en linguistique de l’université de San Francisco, Harvey Robertson, a décortiqué l’ensemble des déclarations du Secrétaire Général de la CGT effectuées à la presse écrite depuis 5 ans. Il a développé un logiciel d’Analyse de Contenu spécifique et s’est amusé à extraire les déclarations les plus « centrées », c’est à dire les plus représentatives de l’ensemble des déclarations de Bernard Thibault à partir de méthodes sophistiquées mais parfaitement maîtrisées en Sciences Humaines (Analyse Factorielle en Composantes Principales, pour les amateurs de statistiques). Au delà des discours de rationnalisation concernant l’éventuel profil de « réformateur » du Secrétaire Général de la CGT (sic), ces extraits qui résument 90% des verbatim de ces 5 dernières années sonnent comme un cri du coeur et témoignent de la cohérence du mouvement revendicatif français :
« il faut durcir le mouvement » (février 2006)
« nous allons hausser le ton » (mars 2007)
« le mouvement va s’intensifier » (janvier 2008)
« nous nous battrons jusqu’au bout » (mars 2008)
« nous allons durcir le mouvement » (avril 2008)
« les fédérations intensifient leurs actions » (mars 2009)
« nos adhérents vont durcir le ton » (avril 2009)
« nous allons muscler notre action » (mai 2010)
« les confédérations ont décidé de durcir le mouvement » (mai 2010)
« nous avons voté un durcissement des actions » (septembre 2010)
J’arrête là l’énumération, de toute façon, c’est toujours pareil, dans cette thèse de Harvey Robertson, il y a 200 pages comme celle-ci, c’est du vol au prix où elle est vendue. Plus intéressante est la conclusion : le mot « durcir » est utilisé 832 fois en 5 ans, et arrive en tête des citations. A la CGT, on ne serait pas un peu perturbé sur les bords ?