En diabolisant intuitu personae tout propagateur de données non conformes à leurs standards, non seulement les médias de gauche désinforment leurs lecteurs, mais ils les privent des débats les plus importants. De ce fait, ils participent (on l’espère involontairement) au maintien desdits problèmes.
Ainsi se sont récemment comportés France Info et Libération sur le sujet ô combien dramatique des différences de développement intellectuel entre pays et continents. Quoi de plus affligeant à ce jour que les écarts de niveau intellectuel entre pays développés et pays « moins développés » ? Ces différences, éminemment tangibles aux yeux de ceux qui voyagent, ne déterminent-elles pas les inégalités sociales et économiques des générations à venir ?
Aucun des deux reportages que France Info et Libération ont consacré à ce sujet n’incite pourtant à réfléchir d’un point de vue épistémologique sur ces inégalités. Au contraire, ils semblent ne poursuivre qu’un seul objectif : salir les scientifiques à l’origine de cette carte géographique des QI si décriée, décrédibiliser les sites internet qui la diffusent, tout cela en les ostracisant.
France Info, ou la désinformation frivole
Le reportage vidéo de France Info intitulé « Une carte mondiale du QI » date du 16 février 2020. Il commence par un micro-trottoir de gens à qui il est demandé de réagir face à la carte mondiale des quotients intellectuels par pays que le journaliste tient dans ses bras. Sans surprise, l’échantillonnage du micro-trottoir n’aide pas à élever le débat, les réactions des personnes interviewées se cantonnant majoritairement au niveau des affects, avec des rejets de principe face à une carte perçue comme « raciste ».
Une fois cette accusation de racisme soulevée, le journaliste explique combien le scientifique britannique Richard Lynn à l’origine de ces classifications[1] est critiqué pour ses positions d’extrême droite. Le reportage devient tout de même intéressant avec l’interview d’un chercheur du CNRS spécialiste du sujet, Franck Ramus. Or, celui-ci n’émet que quelques réserves quant au calcul des scores de la carte, notamment pour la Chine[2]. Et il confirme sur le fond l’existence de différences importantes entre pays, en rappelant les hypothèses qui font consensus quant aux causes avancées : « éducation, nutrition et exposition aux maladies », toutes du domaine de l’acquis. Toutefois, dans son énumération, le scientifique ne ferme pas complètement la porte à d’éventuelles causes innées résiduelles, ce qui ne fait bien évidemment pas l’affaire du journaliste.
Du coup, celui-ci se reporte sur une « chercheuse anglaise » (sic)[3] vaguement interviewée sur Skype, qu’il présente avec enthousiasme comme étant « un peu plus virulente », ce qu’il faut forcément interpréter comme moins encline à la langue de bois. En l’espace d’une minute, d’un ton péremptoire et définitif, cette personne démolit l’étude comparative des QI, ceci sans le moindre argument scientifique, simplement en diabolisant ses auteurs. Ultime gausserie, s’il en était besoin, le journaliste parachève son reportage vidéo de nouveau dans la rue par l’interview d’une personne qui interprète la carte comme un test de Rorschach. Elle y voit des jolis dragons de couleur…
Cette vidéo postée par France Info sur Facebook a naturellement généré un déferlement de commentaires, par centaines, presque tous on s’en doute vent debout contre le racisme présupposé des auteurs de l’étude comparative des QI et contre la stupidité dudit test. Sans doute était-ce le but de l’auteur du reportage, dans son jeu de massacre mi sérieux mi ironique : anéantir la comparaison par pays et pourquoi pas, le test de Quotient Intellectuel par la même occasion.
Le plus triste réside dans ce qui ressort en filigrane de ces commentaires parfaitement téléguidés par la moraline bon marché qui imbibait le reportage : une puissante ignorance vis-à-vis des populations des pays « moins développés » et vis-à-vis du test lui-même, « pas besoin d’un bon QI quand on vit dans la jungle » étant l’un des posts les plus symptomatiques à ce sujet… A l’inverse, très rares sont les commentaires qui portent sur le fond du problème et sur le drame humain que cela représente.
Libération ou le titre qui tue sans sommation
De son côté, Libération intitule son article du 14 novembre 2019 « La carte mondiale des QI, relayée par des comptes d’extrême droite, a-t-elle une valeur scientifique ? » ce qui laisse aussitôt deviner la teneur du contenu. Le sous-titre apparaît bien plus mesuré mais c’est trop tard, le mal est fait.
L’article aborde malgré tout les différentes théories scientifiques en jeu, à partir des analyses de Murray, de Lynn et de Vanhanen. La journaliste cite d’ailleurs le même chercheur du CNRS que France Info, Franck Ramus, et de façon plus approfondie. Celui-ci résume l’état des recherches ainsi : « Il y a consensus scientifique pour dire que des facteurs environnementaux expliquent au moins une large part des différences de QI nationaux. Il n’y a pas de consensus scientifique sur la question de savoir si une part résiduelle de ces différences peut être expliquée par des différences génétiques. Certains chercheurs affirment que c’est le cas, sans preuve. Beaucoup affirment que non, et considèrent que ces différences sont déjà parfaitement expliquées par les différences de facteurs environnementaux ».
La fin idéologique justifie les moyens
Même si l’article de Libé s’avère nettement plus informatif que celui de France Info, tous deux poursuivent le même objectif, à savoir la diabolisation de la carte des QI et de ceux qui la diffusent. Derrière cette tentative se dissimule bien sûr un rejet viscéral de tout ce qui peut laisser supposer un éventuel caractère « inné » des inégalités.
Il est clair que les écarts de niveau intellectuel entre pays ne semblent dépendre que de facteurs environnementaux, c’est-à-dire « acquis ». Mais c’est bien la possibilité qu’il y ait une part « innée », comme tentent de l’affirmer Lynn et Vanhanen, qui constitue le point de blocage. Il s’agit là d’un puissant « impensé », d’une espèce de tabou insurmontable dont certains journalistes idéologiquement susceptibilisés ont de toute évidence une hantise viscérale. Est-ce un héritage de la tradition égalitariste communiste ?
Quoi qu’il en soit, la possibilité qu’il existe des disparités génétiques, c’est-à-dire héritées de naissance, est une éventualité qui leur paraît insoutenable. Une éventualité qui de ce fait ne peut avoir droit au chapitre. Une éventualité qui doit donc être combattue. Par n’importe quel moyen rhétorique. Quitte à diaboliser des travaux scientifiques sur le sujet et à casser leur diffusion.
L’idéologie de gauche ou l’évitement du réel
A aucun moment la journaliste de Libération et celui de France Info ne s’appesantissent sur la gravité de telles inégalités de niveau intellectuel entre pays. Ni l’évidente corrélation entre QI et PIB/habitant[4] ni la très intéressante remarque de Franck Ramus : « il faut être conscient de ce que veulent dire ces différences. Au sein de chaque pays, il y a des différences de QI entre individus bien supérieures qu’entre les moyennes de deux pays » ne suffisent à déclencher la moindre réflexion sur le fond dans leur reportage.
Or, s’il existe des disparités inacceptables aujourd’hui au sein de l’humanité, plus que les écarts de niveau de vie, ce sont bien les écarts de niveau intellectuel qui devraient susciter toute notre attention. Ce sont typiquement eux qui déterminent les écarts de niveau de vie des générations futures. Ce sont eux qui imposent, à chaque nouvel être humain le poids du déterminisme de l’endroit de sa naissance. Que ce soit au niveau des pays, ou, à l’intérieur d’un même pays, entre origines sociales, ce déterminisme devrait être LE combat moral contemporain.
Bien évidemment, ce n’est pas le cas. Au lieu de sensibiliser sur des inégalités devenues aujourd’hui inacceptables, derrière leurs cris d’orfraie moralisateurs, France Info et Libération détournent le débat vers des considérations superficielles et purement polémiques. Au lieu d’informer sur ces déterminismes sociaux criants[5], derrière une censure qui se badigeonne d’éthique, ces deux médias ostracisent les auteurs de ces analyses et ceux qui les diffusent. Encore une fois, en donnant libre cours à leur réflexe pavlovien militant, ces médias de gauche n’honorent absolument pas la profession journalistique[6].
[1] Richard Lynn résume ses travaux sur les QI dans le document (en ligne) : Reflections on Sixty-Eight Years of Research on Race and Intelligence
[2] les QI sont exclusivement mesurés sur les 3 grandes villes les plus industrieuses et leur score est généralisé au pays tout entier
[3] chercheuse en quoi, dans quelle université ? On ne le saura pas
[4] Scientifiquement prouvée par Hunt et Wittmann, dont seule l’interprétation pose encore problème
[5] Même en France, les écarts entre milieux favorisés et défavorisés pourraient alimenter un important débat
[6] Tous les expatriés dans des pays « moins développés » en ont fait la surprenante expérience : oui, les inégalités intellectuelles y sont criantes, et se constatent dans tous les aspects de la vie quotidienne et professionnelle. Il faut le vivre pour le croire. Voici quelques exemples relevés de manière récurrente qui peuvent éclairer sur la profondeur de ces inégalités :
- l’impossibilité de comprendre ou de répondre à une question qui fait appel à un positionnement spatial ou temporel complexe : « jusqu’à quel âge l’école est obligatoire » ou « par rapport à la mairie, à quel niveau de l’avenue se situe le palais présidentiel »…
- l’absence de réflexe permettant d’anticiper une contrainte pourtant évidente à anticiper : bien qu’ayant vu de loin un obstacle sur la voie de droite, le chauffeur va attendre d’arriver sur l’obstacle pour freiner, regarder le rétroviseur puis changer de voie ou s’arrêter pour laisser passer les véhicules éventuels, au lieu de changer de file à l’avance et de ne plus avoir besoin d’y penser.
- l’incapacité à se mettre à la place d’autrui dans une chaîne de décision ou de partage d’information : une personne est en proie à un empêchement et ne peut déclencher une action dont dépendent de nombreux autres collaborateurs. Elle connaît cet empêchement mais n’avertit personne du changement, malgré les conséquences de ce changement.
- l’incapacité à comprendre le sens d’une action demandée, d’une situation : après avoir changé de chambre, un client d’un hôtel déclare à la femme de ménage qu’il n’y a pas de shampoing dans sa nouvelle chambre. Comme la femme de chambre n’en a pas dans son chariot, le client lui indique qu’il y a deux flacons dans sa précédente chambre et lui demande si elle peut lui en ramener un. La femme de chambre ramène les deux. Du coup, sur les deux chambres, il y en a toujours une dépourvue de shampoing… Une serveuse à qui un client a commandé une tasse de chocolat revient avec une tasse pleine à ras-bord de chocolat en poudre, etc…
- l’incapacité à exécuter des calculs mathématiques simples (chez des cadres d’entreprises internationales) tels que des moyennes, ou des moyennes annuelles à partir de données mensuelles.
- l’absence d’agilité dans un rond-point face à des véhicules qui arrivent à des vitesses différentes
- le manque d’attention et d’écoute : une personne chargée de prendre les commandes dans un restaurant (pourtant haut de gamme) fait répéter depuis des années certains mots anglais prononcés par des anglais ou des américains, alors qu’avec l’expérience de cette situation, elle pourrait reconnaître le mot pidgin (anglais local) équivalent (qui se prononce légèrement différemment) et ne plus faire répéter.
- le manque de présence d’esprit face à une situation exigeante : pousser une brouette surchargée en tongs sur un sol boueux, travailler sur un échafaudage en mules, rouler comme si de rien était avec une voiture (neuve) dont l’embrayage patine, le moteur hurle et la vitesse n’augmente pas, baisser la tête et se boucher les yeux pour fuir le danger tout en traversant à pied devant des voitures qui arrivent, etc…
- etc…