La France, premier pays politico-tauromachique au Monde, s’est en effet construit une spécialité des mises à mort politiques, des polémiques tueuses, des jouxtes idéologiques et des règlements de compte grâce à des médias de l’audiovisuel et de l’écrit devenus autant d’arènes immatérielles (et pourtant bien sanguinolentes). Parmi les plus grands toreros, François Mitterrand, Jacques Chirac, Edouard Balladur, Lionel Jospin, François Hollande, Ségolène Royal et Martine Aubry brillent depuis des années ou ont brillé dans cet art bien français du planter de banderilles et de l’exécution finale devant la foule des aficionados en furie. Parmi les taureaux les plus célèbres, blessés dans le dos, pour certains à mort, respectivement : Michel Rocard, Valery Giscard d’Estaing, Alain Madelin, Claude Allègre, plus récemment, Michelle Alliot Marie (voir l’article « l’affaire MAM »), et bien évidemment, l’actuel Président Nicolas Sarkozy. Le dernier de cette liste (non exhaustive) est promis à la mise à mort en 2012 mais en dépit de tentatives quotidiennes, et d’un dos particulièrement lourd de banderilles de toutes sortes, celui-ci bouge toujours… La Corrida de 2012 s’annonce donc magnifique et particulièrement violente puisque seulement 30% des spectateurs-électeurs sont favorables à la grâce du bovidé (sondage à fin avril, ce pourcentage de 30% peut encore baisser). Ceci étant dit, les toreros volontaires pour achever la bête politique se bousculent au portillon, ce qui pose d’ores et déjà un problème d’organisation : trop nombreux, les tueurs candidats risquent de s’entre-déchirer et de gaspiller leur testostérone avant l’affrontement final, au risque d’éparpiller les suffrages. Du coup, une lueur d’espoir se fait jour pour le fameux taureau Nicolas Sarkozy qui, en toute logique provocatrice, devrait promettre de fêter son éventuelle victoire dans les Arènes d’Arles… Exhiber les oreilles et la queue du toréador à l’issue de la corrida du second tour serait une sacrée revanche pour un Président qui doit en avoir plein le dos…
28 avril 2011 9 h 07 min
Ah ! Enfin !
On pourra mettre des banderilles dans le dos du (petit) président et lui dire, dans un an, quand il sera mort (politiquement) : » casse-toi, pov’con «
28 avril 2011 11 h 29 min
Didier a encore frappé, embarqué qu’il est dans le mouvement panurgien de suicide politique : après la mort du bouc emissaire, que deviendra la France si elle est dirigée par Martine Aubry (le drame des 35H), Ségolène Royal (sans commentaire) ou Marine Le Pen (sans commentaire non plus) ?
Comme le dit Max Gallo, la violence ( que j’estime « mimétique » mais tu n’as sans doute jamais lu René Girard) à l’adresse du Président est complètement irrationnelle, c’est à dire affective, et pour moi, c’est le comble de la bêtise car le Président actuel est le premier qui se bouge après une longue série de pleutres inactifs…