Bien que nombreux, ces verbatim de la gauche française sont récents, ils ne datent pour les plus anciens d’entre eux que du début de l’année 2012. Ils émanent tous de politiciens ou de médias de grande notoriété. Ce ne sont absolument pas des propos de café du commerce recueillis à l’insu de leurs auteurs, dérobés dans des contextes privés ou à travers des texto confidentiels piratés. Il faut donc les considérer avec tout le sérieux qu’ils méritent car ils sont la voix officielle de la gauche française et nous indiquent ce que celle-ci est maintenant devenue :
Le chef de l’Etat (Nicolas Sarkozy) est un « sale mec », François Hollande
Nicolas Sarkozy est un « sale gosse mal élevé », Arnaud Montebourg
Au sujet de la droite, « l’esbroufe, c’est vous, l’échec c’est vous, la hausse de la délinquance, c’est vous…/… Le retour du terrorisme dans ce pays, c’est vous », Manuel Valls
« Ca suffit la droite UMP-FN ! Ca suffit la lepénisation de la droite ! Mais où sont les républicains de droite? Pourquoi se taisent-ils? », Harlem Désir
A Bernard Arnault, « casse-toi riche con », Libération
« Au-delà de l’évasion fiscale, c’est une évasion morale », Jean Christophe Cambadélis
« M.Arnault vous appartenez aux élites économiques du pays. Quand on aime la France, on ne la quitte pas par gros temps ! », Harlem Désir
« Ces écrivains de seconde zone n’auraient pas grande influence s’ils ne disposaient de porte-voix. Quelques intellectuels égarés, « idiots utiles » d’une cause perdue, qui, à force de vitupérer « l’antiracisme », ce « communisme du XXIe siècle », selon Alain Finkielkraut », en viennent à cautionner l’intolérable. Et des relais médiatiques plus puissants qui prennent leur défense de télé en radio contre les milices d’une introuvable « police de la pensée », Nouvel Obs
« Drapée dans sa « liberté d’expression », Elisabeth Lévy a fait de son magazine, et du site qui y est adossé, une officine de blanchiment d’idées sales », Nouvel Obs
La droite « pense plutôt à elle-même …/…qu’aux Français…/…Ils ont su diviser les Français. Aujourd’hui, ils n’ont plus le pouvoir. Donc, ils se divisent entre eux. Et c’est une cohérence sans règle, celle qu’ils aiment en général appliquer en France et en Europe », Martine Aubry
A Alain Finkielkraut, « c’est vrai, quoi, mon Finkielchou, avec l’armure de diplômes qui est la tienne, tes états de service de normalien et ton agrégation de lettres, ton opulente bibliographie et ton statut de penseur protéiforme, c’est un peu con de finir par ressembler à Véronique Genest ! » Les InRocks
A Alain Finkielkraut, « tu t’imaginais jadis en héritier de Lévinas, tu vaux désormais à peine mieux sur le marché des idées que la naze Lévy, Élisabeth, Isabelle Mergault du crachoir médiatique néoréac », Les InRocks
« Derrière des dehors de bienséance, M. Fillon, c’est une droite dure, une droite anti-sociale », Harlem Désir
« Jean-Marc (Ayrault), la droite t’attaque parce que tu es un honnête homme, un vrai militant qui a la justice sociale chevillée au corps », Harlem Désir
« M. Copé et M. Fillon ne s’aiment pas, ce n’est pas pour ça qu’ils doivent empêcher ceux qui s’aiment de se marier », Harlem Désir
« Nous ne voulons plus de Mittal parce qu’ils n’ont pas respecté la France », Arnaud Montebourg
« Je ne comprendrais pas que l’Eglise ne partage pas nos objectifs de solidarité », Cécile Duflot
« Nicolas Sarkozy a méprisé les millions de Français qui sont descendus dans la rue sur les retraites », Martine Aubry
Au sujet de Gérard Depardieu, « je trouve ça assez minable de se mettre juste de l’autre côté de la frontière. Tout ça pour ne pas payer d’impôts », Jean Marc Ayrault
Derrière de telles citations, force est de constater que la gauche française se caractérise par les dimensions suivantes :
– l’outrance : elle ne se refuse rien, elle ne respecte aucune limite à la bienséance ou à l’objectivité dès lors qu’il s’agit de dézinguer ses contradicteurs. De ce fait, l’exagération tout comme les attaques personnelles font partie de ses techniques préférées
– l’intolérance : elle est incapable d’admettre la critique, de débattre avec ses contradicteurs, voire d’en tirer une autocritique qui la fasse évoluer. Elle ne sait pas faire autrement que d’ostraciser ceux qui ne pensent pas comme elle
– la morgue : donner constamment des leçons à autrui comme elle le fait nécessite un robuste sentiment de supériorité. A un tel niveau de mépris, on peut toutefois se demander si cela ne cache pas son exact contraire, un vrai complexe d’infériorité. Ce comportement ne serait alors qu’une surcompensation, ce qui n’amoindrirait en rien le résultat final mais en dirait long sur son origine pathologique
– la haine de la réussite : au premier de laquelle se trouve la haine de l’argent bien sûr, mais celle-ci ne doit pas masquer la haine de la réussite sous toutes ses formes : la haine des philosophes et journalistes brillants qui par leur travail méthodique et acharné apportent des points de vue éclairants, la haine de l’institution catholique française dont on peut difficilement réfuter le dévouement et la totale tolérance, la haine des grandes entreprises qui par la qualité de leur organisation on atteint une dimension mondiale et son devenues aussi puissantes que des Etats
– le mépris du réel : parmi les propos tenus, nombreux sont ceux qui n’auraient jamais été exprimés par des personnalités ou des média ne serait-ce que « dégrossis » en matière d’économie (qu’elle soit macro ou micro). La compréhension des faits, la recherche d’une solution réaliste qui tienne compte de l’environnement économique, social et humain, l’art de trouver le compromis entre des éléments concrets avec lesquels il est impossible de ne pas composer, la capacité d’intégrer les dimensions multiples et changeantes de l’environnement international, la sensibilité sociologique qui permet de sentir parmi les phénomènes sociétaux ce qui est bon ou pas sur le plan épistémologique, toutes ces compétences sensibles sont dramatiquement absentes du discours de la gauche
Tout cela est inquiétant. Comment en effet ne pas rapprocher certaines de ces dimensions avec le comportement dictatorial ? Le discours de la gauche française est clairement malsain et nauséabond. Combien de temps va-t-elle sévir ? Jusqu’où va-t-elle mener notre démocratie ?