Au moment de l’annonce de l’arrestation de DSK, les membres du PS rivalisaient d’indignation vis à vis d’une justice américaine aveugle et injuste et suggéraient carrément l’existence d’un méchant complot de la droite. Cette dernière se serait soit disant fait aider, dans ses basses besognes, par la chaîne d’hotels Sofitel (suppôts du capitalisme français ?) et par on ne sait quelles relations entre la justice des deux pays dans le but de coincer notre DSK national afin qu’il ne soit pas candidat à la présidentielle. Puis vint le moment où tout a basculé avec une victime de DSK en mal de crédibilité. Il est amusant de constater que pendant cette phase de doute quand à la capacité de la victime à convaincre la justice américaine, lors de cette phase si longue pendant laquelle le jeu était de nouveau complètement ouvert et la chance d’une victoire de DSK égale au moins à 1/2, bien avant la libéralisation de DSK donc, le discours des ténors du PS accusa un premier virage : brusquement, le ton est devenu froid, empreint d’un respect et d’une condescendance de plomb, un peu comme quand il s’agit de faire l’éloge presque funèbre d’un grand malade dont on sait qu’il ne s’en sortira pas. Sans doute, d’un point de vue psychanalytique, la gauche projetait de manière précise ses souhaits exacts : on laissera du temps à DSK pour retrouver ses marques et se refaire une réputation, sous entendu : au cas où il reviendrait, nous n’avons surtout pas besoin de lui. Et comme comme pour confirmer ce changement de ton, aussitôt que l’ancien président du FMI fut libéré, des chapelets de bombes verbales furent lâchées par les principaux membres du PS, jusqu’au sordide DSK n’est pas digne du PS.
On n’aime ou on n’aime pas la gauche française, elle ne ressemble à aucune autre. Mais avouons-le, un tel niveau de vachardise mériterait à lui seul que DSK revienne dans la course !
30 octobre 2011 13 h 24 min
Tu décris là parfaitement tous les mécanismes internes de la girouette qui ont du amener, par tradition familiale, les aïeuls de ces socialistes bien-pensants à la collaboration en 39-45.
1 novembre 2011 13 h 24 min
Je ne sais pas si c’est spécifique au mécanisme de la girouette mais j’ai lu dans « L’Opium des intellectuels » de Raymond ARON que la gauche était très largement pétainiste à cette époque. C’est assez amusant de voir que « pétainiste » est actuellement une insulte courante de la part des gens de gauche lorsqu’ils se trouvent face à quelqu’un qui ne partage pas leurs idées 🙂