L’intérêt pour Emmanuel Macron de choquer par ses propos sur les antivax est évident. Il en va même de sa survie politique. Profitant de la visibilité de sa fonction, le président a provoqué un séisme politico-médiatique qui lui évite que les résultats de son mandat s’invitent dans la campagne.
Difficile en effet de trouver quelque chose de positif dans son bilan. Certes, la suppression de l’ISF et le lent démarrage de la baisse des impôts des entreprises sont des mesures tout à fait bénéfiques, de nature libérale. Mais comment les considérer comme des avancées alors qu’elles n’ont été financées que par l’accroissement de la dette, et donc par de futures hausses des impôts ?
En réalité, tout le mandat d’Emmanuel Macron repose sur des apparences, des promesses non tenues, des progrès en trompe l’œil car réalisés à crédit, obérant de ce fait les années à venir, ou encore sur des décisions autoritaires déplacées, indignes d’une démocratie. Les chiffres sont terribles :
Violence gouvernementale contre les manifestants de la société civile
Il ne faudrait pas que les électeurs oublient combien l’épisode des Gilets Jaunes est révélateur du cynisme du gouvernement :
- 15 mois de révolte sociale avec comme sinistre résultat 140 GJ gravement blessés dont 14 qui ont perdu un œil ;
- 2 avertissements d’Amnesty International et 1 du Conseil de l’Europe pour respectivement « recours excessifs à la force », « acharnement judiciaire » et « utilisation des LBD » contre les manifestants ;
- 0 « prise » connue contre les Black-blocs ou les Antifas qui ont pourtant parasité le mouvement des GJ ; aucun fait d’autorité contre les grévistes de la SNCF et de la RATP qui ont pourtant bloqué les Français pendant des semaines ;
Des résultats économiques dans la droite ligne de ceux d’Hollande
Le précédent président Hollande avait gagné les élections sur une promesse totalement contra-cyclique : augmentation des impôts des riches pour rendre les pauvres moins pauvres (sic). Le résultat a été à la hauteur de la méprise : la France est complètement passée à côté du rebond qui a suivi la crise du crédit.
Or Macron ne fait pas mieux. Les résultats sont alarmants :
- nouveau record de la dette publique qui dépasse 118% du PIB (T1 2021), soit 2 739,2 milliards d’euros (INSEE) ;
- aggravation du taux des prélèvements obligatoires par rapport à la moyenne de l’OCDE : 35% de plus que la moyenne en 2016, 35,6% de plus en 2020 (OECD) ;
- nouveau record du déficit de la balance commerciale en 2021, qui atteint 71,3 milliards d’euros en cumul annuel (octobre 2021, DGDDI) ;
- aggravation du taux de chômage par rapport à la moyenne européenne entre 2016 et 2020, avec un écart brut qui passe de 0,8% à 1% en défaveur de la France (Eurostat 2020) ;
- poursuite de la désindustrialisation avec un nouveau record à la baisse du secteur manufacturier qui ne représente plus que 9,39% du PIB en 2020 contre 10,28% en 2016 (World Bank) ;
- poursuite de la hausse des dépenses sociales qui passent de 32,1% du PIB en 2016 à 35,7% en 2020, confortant ainsi notre position au hit-parade de l’OCDE (Eurostat) ;
Ainsi, Macron ne traite toujours pas les causes du chômage et de l’appauvrissement relatif du pays mais seulement leurs conséquences. En empruntant.
Une immigration en hausse malgré le déclin économique
Immigration et insécurité sont des thèmes qui se sont récemment imposés dans le débat public, et pour cause :
- de 200 000 à 400 000 migrants accueillis chaque année, selon les estimations qui divergent mais qui s’accordent toutes sur une augmentation significative du solde migratoire sous Macron ;
- record historique du sentiment d’insécurité atteint en 2020 avec 68% des Français déclarant ne pas se sentir en sécurité (Odoxa 22/07/20) ;
Une gestion inconsidérée de la pandémie à ses débuts
Que le gouvernement tente de se rattraper en vaccinant massivement ne doit pas faire oublier ses erreurs payées au prix fort la première année :
- plus forte récession de l’UE au premier semestre 2020 (Eurostat), du fait de l’action combinée du confinement radical et des très paradoxales incitations au chômage partiel pour les entreprises ;
- à ce jour, 2,7 fois plus de morts par million d’habitants que la moyenne mondiale (Worldometer 9/01/22) ;
L’invraisemblable autosatisfaction du président
De deux choses l’une, soit notre président n’est pas conscient des réalités socio-économiques, soit il les dissimule sciemment afin d’assurer sa réélection. Quoi qu’il en soit, la tonalité des vœux du 31 décembre 2021 constitue une nouvelle insulte aux Français.
Les enquêtes comparatives régulièrement conduites en Europe montrent combien les habitants de l’hexagone ne sont pas portés sur l’économie. Or cette lacune constitue une rente de situation pour les étatistes et les cyniques de tout poil.
Le bilan du gouvernement Macron est fondamentalement mauvais. Aucune réforme n’a été menée sans hypothéquer l’avenir. Que l’on appelle cela de la « poudre aux yeux », « du vent », du « baratin » ne change rien au problème : lorsque Macron a pris le pouvoir en 2017, la situation du pays était déjà très mauvaise mais il l’a détériorée à des niveaux devenus encore plus dangereux.
Il est grand temps que les électeurs ne se laissent plus détourner par les diversions du président et soient conscients des dégâts causés par ses promesses mensongères, ses dépenses inconsidérées, son autoritarisme d’un autre âge, et son refus de s’attaquer aux causes structurelles de notre puissant déclin : trop d’Etat, trop de réglementations, trop de taxes.